Le terroir. Rien que le terroir.
« Le potentiel de qualité d’un vin se crée dans la vigne, jamais dans la cave », soutient Michel Chapoutier. « Grâce au travail dans les vignes, on crée la hauteur de l’échelle; le vinificateur y monte, mais n’ira jamais plus haut. Il peut transformer le potentiel en qualité réelle, mais jamais ne la créer. »
Une philosophie bien simple
Selon la définition Chapoutier, le terroir est « la conjonction des sols, des climats et du talent humain. » Que ses vins soient différents d’une année à l’autre est une preuve d’authenticité. Pas question de « corriger » un millésime : le vin sera représentatif de son terroir, ou ne sera pas.
Autoproclamé « vigneron paresseux »
À son retour de Californie, à 26 ans, Michel acquiert le domaine familial, dont il n’apprécie pas le style de vins standardisés. Ce qu’il cherche, c’est l’authenticité. Il remet donc en valeur les méthodes « ancestrales », c’est-à-dire l’approche agronomique. Comme il se dit « vigneron paresseux », laisser les raisins pousser en paix, puis laisser le vin arriver à maturité tranquillement, lui convient parfaitement. « L’agriculture, même biodynamique, demeure tout de même une lutte. Le vigneron est un guerrier. »
Le casting des sols
Michel est propriétaire de parcelles d’Ermitage, dont sont issus certains des plus grands vins de France. C’est très bien, mais il veut faire croître son domaine. Or, les parcelles connues coûtent très cher. Il décide alors d’être un « créateur de terroirs » : grâce à l’expertise française dans l’art de décoder les sols, il tire profit en Europe et en Australie de vastes terres en dormance qui ne demandent qu’à se révéler. L’expression « casting des sols » est restée. La maison Chapoutier, au bord de la faillite au moment du rachat, deviendra mondialement connue.
Une parcelle, un vin
« La sélection parcellaire, c’est le contraire de l’assemblage. On rentre le raisin, on le vinifie, mais surtout, on ne prend pas le dessus sur la signature du sol. Puis on attend. » Voilà comment on fait du vin à la Chapoutier. Le blason de la maison est devenu une devise. Fac et spera. Fais et espère.
Les vignerons au service de la gastronomie
Michel Chapoutier déplore que tant d’œnologues ne sachent pas faire des vins dignes de s’accorder à un mets. « La raison d’être d’un vin, c’est d’être marié avec un plat, et pour que le mariage soit parfait, il faut de la complicité. Le vigneron doit toujours garder cela en tête lorsqu’il fait un vin : avec quoi le boira-t-on? » Il est à ce point convaincu qu’il fonde en 2009 le Championnat du monde de Pâté Croûte, arguant que « le vin et la gastronomie sont des piliers de la culture française et il faut les promouvoir sans cesse pour les faire connaître et apprécier à travers le monde. »
Une relation d’amour avec le Québec
Michel Chapoutier et Vins Philippe Dandurand, c’est une relation de confiance établie depuis plus de 20 ans. C’est donc tout naturellement que ses grandes Sélections Parcellaires et vins de prestige soient représentés par Galleon.
Amoureux de la Belle Province, stimulé par nos hivers froids, appréciant l’énergie des Québécois, il a préféré acquérir une maison à Montréal plutôt que dans la Grosse Pomme où il a des bureaux!
Derrière les vins
Michel Chapoutier

Septième vigneron Chapoutier à Tain-L’Hermitage, Michel a repris le domaine familial en 1990. Généreux, humaniste (il prône la réinsertion et l’intégration, innovant en 1996 avec des étiquettes en braille) et maniant la métaphore mieux que quiconque, il s’applique à faire des vins racés qui se veulent « des photos du terroir ».